Du web classique vers le cloud computing, la suite (deux).

Cet article est la suite de l’article sur la construction d’un site web évolué. L’article se concentre sur le pourtour d’un site web évolué, sur les briques logicielles, les briques architecturales, sur l’infrastructure.

Reprenant les grandes briques de la première partie, il complète l’architecture du site web de commerce électronique, et présente la notion de collaboration et de partenariat avec un acteur externe (via un tunnel VPN).

Nous allons aborder les échanges entrants et sortants nécessaires avec les partenaires, les fournisseurs, et les clients de l’entreprise.

La dernière partie sera consacrée à l’hébergement de l’infrastructure de notre site de commerce électronique chez un partenaire Cloud. Nous allons parler de l’hébergement d’infrastructure en tant que service (IAAS), des avantages, des inconvénients et des questions à se poser.

Cet article fait suite également au salon sur le cloud Computing de Nantes, il me permet de poser les briques de compréhension, les éléments sémantiques de la culture cloud. Je vais aborder des retours de ce salon , des notions de droit, de confidentialité, d’architecture et d’infrastructure.

NouveauJe continue mon voyage autour du cloud computing dans Du web classique vers le cloud  (trois).

Nous verrons dans le prochain article (quatre), les notions de PRA ( plan reprise d’activité) , les notions de sauvegarde (réglementaire ou pas),  la sécurité des données et des installations.

@ bientôt

De nos jours les entreprises, les systèmes d’information (SI)  sont de plus en plus interconnectés. Une entreprise communique avec de nombreux partenaires, fournisseurs et clients.

Le SI est de plus en plus souvent ouvert sur le monde extérieur.

Je vais aborder la notion du raccordement des réseaux informatiques, cette notion est valable pour tous les types d’infrastructures informatiques (les sites web, la messagerie, la bureautique, etc). Autour d’un site web, on parle de flux http, de web service, etc.

C’est quoi un tunnel VPN ?

Un tunnel VPN

Une société protège les accès vers son informatique, via diverses méthodes. Les plus simples font appel à des routeurs et des pares feu.  L’entreprise va créer un réseau privé virtuel entre elle et l’entreprise distante, à l’abri des regards, avec la possibilité de sécurisé les données.

Le tunnel VPN (réseau privé virtuel , Virtual Private Network en anglais) est un moyen de relier le réseau d’une entreprise avec une autre entreprise .

Le VPN garantit la sécurité et la confidentialité des échanges entre les deux entreprises, le pare feu garantit la sécurité des accès et des données au sein d’une infrastructure.

Le système d’information d’une entreprise.

Infrastructure multi partenaires

Une entreprise communique avec de nombreux partenaires, fournisseurs et clients. Elle utilise des traitements informatiques. Elle échange des informations avec des sociétés externes et des sites distants.

Le schéma ci-dessus présente des flux sortants. Afin de simplifier, le schéma, j’ai remplacé l’ensemble des tunnels VPN, pares feu, routeurs par des interconnexions. Chaque entreprise décide de la construction des interconnexions et gère des contrats de confidentialité, des politiques d’accès et de droit.

Dans l’exemple ci-dessus, l’entreprise de commerce électronique est à Paris, elle dispose :

  • d’un site de rédaction (rédacteurs, pigistes, concepteurs graphiques) sur Nantes,
  • d’un site de sauvegarde (base de donnée) à Rouen.

Elle passe des commandes à une société externe A, elle utilise les services bancaire d’une autre société (B) ou d’une Banque.

Le graphique ci-dessus, présente uniquement l’informatique lié au site de commerce électronique.  Dans la réalité, le système d’information d’une entreprise est beaucoup plus vaste (l’informatique du service comptable., le service ressource humaine, etc).

Une entreprise nomme un responsable de la sécurité de Système d’information (RSSI), qui devient le garant du bon fonctionnement et de la cohésion du réseau de l’entreprise.

Sur le schéma ci-dessus, on s’aperçoit que l’informatique n’est plus derrière un pare feu (firewall). La création de valeur, c’est l’ensemble des liens.

La même architecture dans le Cloud.

solution cloud computing - IAAS

L’exemple ci dessus, représente l’entreprise, le site de commerce électronique migré dans le nuage (dans le cloud computing).  Il focalise l’attention sur le prestataire « cloud computing ». Nous avons conservé la même entreprise.

Pourquoi le cloud ? C’est une bonne question.

Dans une entreprise, les flux des utilisateurs du site internet sont en évolution permanents. Les besoins et les usages fluctuent en permanence. Un responsable informatique est confronté au dilemme de l’achat d’une machine encore plus puissante pour accueillir encore plus de client. A partir d’un certain nombre d’utilisateur, il est obligé d’investir encore plus fortement sur d’autres machines et ainsi de suite. L’informatique n’évolue plus sur une seule grosse machine, mais sur un ensemble de machine. Les coûts explosent.

Le cloud computing est une solution plus flexible. Le site internet est hébergé sur une méga plateforme. Elle s’adapte à l’augmentation du nombre d’utilisateur, en fonction du besoin.

Le prestataire gère la sécurité des accès vers le site cloud, il devient le garant du bon fonctionnement de l’infrastructure, des accès de l’entreprise vers le site depuis les divers sites, et des accès des prestataires. Il garantie la bonne exécution des traitements.Il s’engage à fournir des accès externes (internet) de qualité. La rémunération du prestataire est basée sur l’usage des ressources informatique. Le cloud, c’est la flexibilisation de la ressource informatique.

Il y a une autre tendance qui est importante, c’est l’industrialisation des traitements informatiques et la manipulation des données. De nos jours, on ne conçoit plus les programmes informatiques, les traitements comme il y a 10 ans. On parle de l’informatique disponible partout, depuis n’importe ou, tout le temps. Petit à petit l’informatique est devient un centre de profit au lieu d’un centre de coût.

Les avantages ?

Les sociétes de cloud proposent de nombreux avantages :

  • une facturation à l’usage,
  • une sécurité accrue,
  • des ressources centralisées,
  • des fonctions de sauvegarde et de reprise sur incident,
  • un savoir faire technique important ( exploitation et supervision),
  • pas ou plus de limite de capacité,
  • c’est disponible tout de suite,
  • vous pouvez changer d’avis a tout moments (réversibilité des données).

Tout ça, c’est bien beau, mais c’est de la théorie ?. Jocker. Tous les avantages décrits ci-dessus sont liés à l’automatisation , à la centralisation des processus informatiques.

Par exemple, la sécurité, une entreprise met en place une infrastructure, qui évolue en permanence. La sécurité est centralisée sur un service unique. Un audit de sécurité coute très chèr. On en réalise un très rarement. Un société cloud est obligé de conduire des audit de sécurité très souvent, de faire appel aux meilleurs, d’afficher des certifications de sécurité (ISO/CEI 27001 et 27002), pour convaincre ses clients.

C’est « disponible tout de suite » . Entre la décision, l’achat d’une machine, le bon de commande, il se passe souvent 6 mois dans les méandres des services.  Il faut ensuite installer la machine, configurer, relier au réseau, réfléchir à l’usage. Les sociétés de cloud computing, proposent des machines disponibles sur étagère (prêtent à l’usage).

Les inconvénients

La notion de coût variable, à l’usage.  C’est gratuit dans un premier temps (ex: google) et ensuite ?. Comment je mesure mon économie par rapport à mon infrastructure, il y a les coûts directs et les coûts indirects. D’un point de vue comptable, j’amortis mon investissement sur une période de 3 à 5 ans. Avec le cloud, je ne suis jamais propriétaire. Il faut créer une relation de confiance et afficher clairement le contenu, et faire évoluer les tarifs à la baisse.

Ou sont mes données et mes traitements ? La réalité, hors mis, les startups, et quelques pionniers, une entreprise Française refuse de confier ses données à une société Américaine (le cloud est dominé par les États-Unis).

La responsabilité juridique : En cas de sinistre, de litige, l’entreprise doit être en mesure de fournir les données et les informations requises. Elle est responsable au yeux de la loi, de ses données (dura lex, sed lex). Le prestataire Cloud computing devient le dépositaire des données, et se doit de fournir les mêmes garantis.

Les besoins

Une entreprise qui se lance dans l’aventure cloud computing doit :

  • faire appel a un expert cloud.
  • mettre en place un chantier progressif, avec un découpage.
  • réfléchir l’architecture cloud en terme de service et de processus de création de valeur.
  • penser le système d’information en terme de service.
  • former les développeurs aux bonnes pratiques cloud computing.
  • mettre en place des processus de création logiciel cloud .
  • sensibiliser les utilisateurs sur la sécurité et l’informatique transverse.
  • prévoir des environnements pour les tests, les recettes et la production.

Conclusion

Le cloud, c’est un nouveau challenge pour les entreprises qui commence. Des nouveaux métiers sont en train d’apparaitre. Ils vont bousculer l’existant. L’urbanisation des services, la mesure de la performance (réduction des factures), la construction de la valeur ajoutée, la formation cloud,  le pilotage d’un centre (de service) cloud, etc.

Ce qui m’a frappé lors du salon sur le cloud computing, c’est le peu d’information sur la création de valeur, sur la création logiciel. Les entreprises commercialisent l’usage de l’infrastructure ou l’usage d’un service. On vend une voiture économe, verte (green), avec un moteur performant. Ou, cette voiture en location permet de faire un beau voyage dans le monde des CRM (gestion des relation clients). Par contre, je fais quoi de cette voiture tous les jours ?.

Le prochain terrain de jeu est entre les deux.  Je parcours 800 kilomètres pour un plein. Comment en parcourir plus ?. Pourquoi ne pas proposer un forfait à l’usage ? C’est plus facile sur la partie service. Je voudrais la même chose sur l’infrastructure. L’aspect comptable est plus simple. C’est du co-working (du travail collectif).

Par exemple, je souhaite construire une application internet de gestion de X. Pouvez vous me proposer un forfait simple, sur des plateformes chez vous (développement, recette, tests de charge), avant la mise en production ?. Les plateformes seront disponibles à chaque étape du projet. L’entreprise cloud est libre de proposer des services en plus, sur l’optimisation, sur le benchmarking, la qualité, la gestion de configuration, etc . J’ai un nouveau projet (besoin), pouvez vous me proposer des nouvelles plateformes avec un nouveau forfait simple ?. L’idée serait de proposer un ajustement à la baisse et donc une nouvelle source d’économie pour l’entreprise demandeuse. L’utilisation permet d’amortir les coûts, et donc de faire moins cher.

Le cloud est un sujet vaste,  beaucoup, beaucoup plus vaste, c’est une transformation de la société en profondeur. L’informatique à la demande existe depuis un moment (ASP), le mouvement prend de l’ampleur.

C’est un domaine, un secteur en plein ébullition, difficile à comprendre pour un novice, qui demande des compétences techniques, logicielles, commerciales et des idées de création de valeurs pour l’entreprise.

Le marché du cloud s’adresse à trois populations :

  • Une entreprise qui souhaite développer (ouvrir) son informatique, ses usages sur l’extérieur, tester des concepts, des idées et être plus proche de ses clients (co création de valeur). Elle va investir dans la recherche et le développement, dans l’innovation, dans un contexte de maitrise des coûts.
  • Une entreprise consommatrice, qui souhaite faire appel à des services externes, pour réduire les coûts internes de son informatique. Cette entreprise va découper les fonctions transverses, et rechercher des économies de services.
  • Une entreprise hybride, qui va consommer et produire des nouveaux usages et services.

Il faut sensibiliser et convaincre les DSI, et les décideurs des entreprises, de l’intérêt et des perspectives de l’informatique de demain. Il faut simplifier, et banaliser les usages pour tous. Par exemple, Apple propose désormais des services cloud gratuits pour ses clients. L’informatique de l’utilisateur est partagé, et disponible depuis tous les médias de la pomme (ordinateurs, tablettes, smartphone). Les utilisateurs adhèrent à la mobilité de leurs données.

Les enjeux pour les entreprises sont importants. Il faut créer de la valeur en adéquation avec les valeurs de l’entreprise et créer de la valeur sociable et sociale (référence à Facebook). Il faut concilier les deux. On parle d’esprit d’entreprise, de faire mieux avec moins de moyen, de développer la cohésion des groupes en interne, on parle beaucoup d’innovation, d’intuition, d’agilité, d’endroit ou il faut être (the place to be). Maintenant, il faut créer le lien.

Je vous invite à me laisser des commentaires sur l’article, s’il vous a plu.

A propos Duarte TERENCIO

Architecte Solutions
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6 commentaires pour Du web classique vers le cloud computing, la suite (deux).

  1. Microsoft, Amazon, Facebook et Apple générent un maximum de pollution a cause de leurs gigantesques data serveurs qui consomment une énergie fossile très très importante !

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